Le communautarisme
Tout groupe organique qui se développe égoïstement pour lui-même joue le même rôle dans la société que le cancer dans le corps humain. - Alexis Carrel
Nous avons tendance à voir le communautarisme comme une chose négative mais est-ce vraiment le cas?
L'être humain, dans son ensemble et de tout temps, a eu tendance à se regrouper en "tribus" afin de pouvoir survivre. Le véritable problème a été lorsque deux tribus se rencontrait, chacun voulant dominer l'autre.
Partant de ce principe, j'estime que la question principale n'est pas celle qu'on nous force à répondre en prenant parti mais à réfléchir sur notre condition humaine qui nous pousse, faute de sagesse, à asseoir notre domination sur tout être culturellement et socialement différent.
Communautarisme à l'école
communaute_ecole.jpg
Pas besoin de commentaire ...
A l'école, on constate que le principe de la communautarisation est bien réel. En effet, les enfants se regroupent entre eux en plusieurs groupes en excluant les autres qu'ils jugent trop différents. Ce principe existe depuis la nuit des temps et est fonctionnel.
On pourra me dire ce qu'on veut, je constate, par rapport à mon expérience personnelle, que plus le groupe est grand plus il éclate vite en petit morceaux. Qu'on le veuille ou non, l'idée de vivre en petits groupes n'est pas mauvais et de toute manière les grands groupes impliqueront toujours des clans.

Les parents d'élèves, dans la plupart des écoles, trouvent les classes surchargés. C'est un fait, car il est bien connu que plus les classes sont remplis, plus le suivi des élèves se fera dans la douleur et forcément au détriment d'une certaine qualité.

Reportons maintenant le problème sur l'entourage immédiat des enfants (cela reste vrai pour les adulte aussi). En effet, on pourrait dire qu’un groupe important provoquera une amitié superficielle car, le nombre augmentant, la connaissance de l'autre ne sera pas aussi profonde. De même, essayez de vous mettre d'accord sur une activité le weekend... plus facile dans un groupe de 4 que dans un groupe de 30 non?
Communautarisme au travail
communaute_travail.jpg
Compétition entre services ...
Bien que le sujet soit déjà traité avec le cas de l'école, il faut cependant rajouter certains points. En effet, je ne pense pas me tromper en disant que, sauf dans des cas relativement rares et exceptionnels, plus l'entreprise est grande, plus le coté social disparaît. Les gens se regroupent entre services, entre affinités plus ou moins marqués, etc...

Dans notre société actuelle, le nombre est synonyme de désorganisations et la déshumanisation est proportionnelle à la quantité d'individus d'un groupe.

Nous conversons par mail, nous nous tirons dans les pattes pour avoir des promotions, et dans la plupart des multinationales, les employés ne voient leur patron qu'à la télé.
Communautarisme au niveau national
robots.jpg
Il est plus facile "vivre ensemble" si nous restons dans un certains conformisme mais est-ce vraiment la solution?
Selon mon opinion, le principe même du "vivre ensemble" est dangereux s’il est mal interprété et je pense qu'il l'est à l'heure où j'écris ces lignes.

On nous impose des lois pour favoriser le "vivre ensemble". De mon point de vue, les gens confondent le "vivre ensemble" avec "faites tous la même chose". Vivre ensemble c'est accepter les différences et non pousser les gens à une sorte d'homogénéité. Dans le dernier cas, effectivement, nous vivrons tous ensemble mais on nous l'aura imposé. Je préfère un monde qui accepte la différence de chacun et qui, de ce fait, vivra ensemble aussi.

J'ai entendu une personne (désolé je ne me rappelle plus le nom) qui était interviewé sur le phénomène de la religion à l'école (port du voile, etc..). Il pensait que ce n'est pas l'enfant qui devait être laïque mais l'institution et donc l'école qui devait l'être. Je suis d'accord avec ce principe car non seulement il respecte les croyances de chacun mais en plus il ne fait pas de préférence dans l'enseignement. Si l'école est laïque mais qu'elle respecte les convictions de chacun, à ce moment, on peut assister à un échange d'idées bien plus profitable. Après tout, les différences enrichissent...

Un dernier point car il y aurait tellement de choses à dire... Je trouve amusant que les hommes politiques nous martèlent le crâne avec des discours ma foi forts généreux comme « Cessons le communautarisme » … « Nous devons vivre ensemble car nous sommes tous unis ! » ... Le principe de parti politique n'est-il pas une extension du communautarisme en excluant ceux qui ne pensent pas comme eux?
Je crois qu'il faut arrêter de donner des leçons pour comparer nos valeurs (du moins nos valeurs que l'on montre en publique) avec nos actes. Après tout, comme l'a si bien dit Rachel Dawes dans Batman : Qui que l'on soit au fond de nous, nous ne sommes toujours jugés que par notre actes.
Communautarisme au niveau européen
europe.png
L'Europe est-elle la solution avec des pays aussi différents qui la compose?
Regardons le fonctionnement de l’Europe. Si l'on se base sur le domaine financier (c'est ce qui m'intéresse) on constate que plus l’Europe grandit et plus les différences et la communautarisation s'accélère.

- l’Allemagne étant en position dominante, elle veut une Europe selon ses règles
- la communauté européenne soutient qu'il faut aider la Grèce mais est incapable de donner les fonds nécessaires
- L'Angleterre et la Suède font partie de la zone euro sans pour autant accepter sa monnaie (A tort ou à raison mais ce n’est pas la question)
C'est une liste non-exhaustive car d'autres exemples seraient tout aussi parlant ...

Chaque pays fait donc un peu ce qu'il veut au final et cela se traduit par une économie en chute libre. Selon moi le principe de communautarisme est bien présent car les pays fort (ceux qui n'ont pas encore coulés) se regroupent entre eux, les députés européens s'éloignent du monde réel pour se regrouper entre personnes "bien-pensantes" qui pensent savoir ce qui est bon pour nous sans pour autant avoir connaissance de notre réalité.
Communautarisme au niveau international
international.jpg
Devons-nous forcément faire un choix?
Si nous partons du principe que le communautarisme est en quelque sorte une intégration à une catégorie plus ou moins définie, il est facile de constater que, au final, on nous demande constamment de choisir notre camp. Pour ou contre étant la seule alternative, nous sommes contraints d'adhérer en totalité.

Le communautarisme tel qu'il est façonné nous pousse à radicaliser aussi notre pensée. Nous ne pouvons plus voir le monde que selon un schéma prédéfini et vendu par une élite.

Le plus bel exemple est, selon moi, l'attentat du 11 septembre. Dixit G. W. Bush, vous êtes avec nous ou contre nous. Aucune alternative? Les pensées alternatives étant taxés de "complotistes" il vaut mieux penser tout noir ou tout blanc.
Conclusion
networking.jpg
Le vrai problème n'est pas la communauté mais ses relations avec l’extérieur
Un groupe trop grand est, pour moi, synonyme de débat stérile voir impossible. Celui qui criera le plus fort aura raison?

Je crois que les gens font un amalgame entre le communautarisme et le conformisme. Je crois que les gens ont de plus en plus de mal à faire la part des choses. On nous martèle sans arrêt que le communautarisme est mauvais et prône la haine et mange des bébés ...

Je crois pour ma part que le communautarisme est une bonne chose (je vais m'expliquer !). Je vais surement me faire des ennemis et encore une fois je pose juste mon opinion mais l'opinion est par essence flexible.

Le communautarisme, du moins l'idée que je m'en fais, c'est un regroupement de personne en petit/moyen nombre pour favoriser la discussion. En revanche, rien ne nous informe sur ses relations avec l'extérieur et je pense que c'est là l'erreur que l'on fait.

Le communautarisme est dangereux s’il se base sur de mauvais principe. En effet, si nous assimilons une communauté avec un bateau, "vivre ensemble" ne veut pas dire qu'on soit tous ensemble dans le même bateau, mais que chaque bateau aille dans la même direction. Ici, le problème n'est pas le bateau en lui-même mais la direction qu'il prend par rapport aux autres.

Cessons de voir des freins dans les différences et travaillons pour pouvoir les accepter.