Notre mode de pensée
Ce sont vos modes de pensées qui décident si vous allez réussir ou échouer. - Henry Ford
A mon sens, notre mode de pensée est formaté depuis le plus jeune âge. En effet, si nous avons l'impression d'être relativement libre de penser, cette dernière n'est pas pour autant libérée de tous nos filtres et préjugés. Notre conception du monde, découlent d'un cadre préétabli par notre environnement plus ou moins immédiat. Nous suivons tous un schéma de pensée, une sorte de grille de lecture qui ont pour conséquences des réactions plus ou moins prononcés par rapport à des évènements.
Je crois que nous n'arriverons pas à changer notre conception et avoir un regard neuf tant que nous n'aurons pas retiré ces filtres.
La culture du résultat
Nous sommes poussés au conformisme dès le plus jeune âge. En effet, une chose que j'ai analysé lorsque j'étais "Assistant d'éducation" (Pion pour les anciens comme moi), c'est que les enfants n'apprennent plus à réfléchir par eux même. On se contente de leur faire apprendre des choses par cœur et celui qui aura la mémoire la plus remplie aura la meilleure note.
Certes, je vous parle de réflexion mais, à mon sens, c'est directement lié. L'absence de réflexion induit la conformité de la pensée (ou la pensée unique). Le questionnement n'a plus lieu d'être. Dans une société ou la pensée unique est la base, nous ne pouvons nous démarquer (dans le sens où nous mettons en avant une individualité) qu'en étant meilleur et non plus différent.

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Écrasons la concurrence !
Petite parenthèse, j'ai le souvenir d'un professeur, que je qualifierais de très bon, qui attribuais la note non pas selon le résultat obtenu mais en fonction du raisonnement appliqué.

La culture du résultat est devenue une chose banale et normale. Le système de notes met les gens en compétition et on les pousse à penser que pour être le meilleur, on doit être au-dessus du lot, écraser la concurrence. On nous pousse à ressembler aux meilleurs par la comparaison facile. Je dis "facile" car elle ne tiens pas compte de l'unicité de l'individu mais se base uniquement sur des critères théoriques. A ce titre, nous n'arrivons plus à penser à la place de l'autre mais nous cherchons à imposer notre "bon sens". Si je pense que A mène à B, les autres devraient penser la même chose car c'est le bon sens.

J'ai longtemps pensé comme cela car je croyais que le logique et le bon sens était universel mais j'ai fait une erreur.

Nous pensons tous évoluer (et c'est fort heureusement le cas) mais cela a ses limites. En effet, la culture du résultat nous suit dans notre évolution. Ce formatage est pour beaucoup imputé au système. La majeure partie des enseignants ne comparent pas (du moins j'espère) les élèves entre eux mais ce formatage est indirecte la plupart du temps. Le fait d'avoir des notes, le fait d'avoir un salaire, le fait d'avoir des jeux de connaissances... Tout cela nous formate à un système de compétition qui entraîne la culture du résultat, le fait d'avoir des vêtements de plus grande marque, la plus grande télé. Nous comparons toujours notre vie à celle de notre voisin car il nous sert de mesure sur notre propre satisfaction.

Certains me diront que je suis extrême dans mes propos mais attention, je ne dis absolument pas qu'il faudrait une sorte de communisme ou tout le monde aurait les mêmes choses pour ne pas envier son voisin. Le constat est tel qu'il est mais cette culture du résultat nous entraine fatalement vers une société déshumanisée ou chaque personne ne verra que ses fins personnelles.
La banalisation et la normalisation
On nous inculque tellement de modèles à suivre. Pour réussir sa vie, il faut être assez riche pour consommer, il faut être en couple avec des enfants, avoir sa maison, avoir du talent, être bien-pensant. Nous aspirons tous à ce modèle car nous sommes formatés à penser que c'est la seule alternative.

Attention, je ne dis pas que tout le monde pense comme cela et bien des gens le veulent et tant mieux pour eux. Ce que je dis, c'est que si on imagine une personne qui n'a pas tout cela, rien ne le convaincra qu'il n'a pas raté sa vie et c'est dans la majorité des cas ce qu'ils penseront.

Nous avons tous entendu un jour dans notre vie que telle ou telle chose est "normale". La normalité dépend en effet de la majorité. Si 90% des gens pensent que qu'il faut taper les SDF cela deviendra "normal" à plus ou moins long terme. Les 10% restants seront des anarchistes ou des complotistes. Bien évidemment, l'exemple est cruel et exagéré mais cela met aussi en valeur le fait que la normalité ne s'embarrasse pas de moralité. La banalisation de choses supposées "normales" nous empêche de réagir moralement. Heureusement dans bien des cas la normalité et la moralité vont de pair mais il est important pour moi de bien comprendre que ces 2 termes ne sont pas indissociables.

La normalité demeure une question relative à une époque et à une civilisation. Or chaque culture a tendance à croire que son équilibre est la norme universelle.
- Fernand Ouellette
La réussite
Nous avons tellement d'exemples de réussite que l'échec nous est insupportable. Nous ne voyons jamais d'échecs et cela nous fait peur, cela nous paralyse. Einstein, Copernic, et j'en passe ... On nous parle très souvent de ces noms, et bien évidemment on leur doit beaucoup. Mais rappelons-nous que pour chaque nom connu, une centaine voir des milliers restent oubliés et ont pourtant dédié leur vie à une réussite hypothétique. Nous oublions bien trop souvent que l'échec fait partie des réussites et que même Einstein a dû affronter l'échec. Notre société actuelle met tellement en avant la réussite sociale qu'elle en oublie de s'intéresser aux gens qui contribuent au fonctionnement de la société.

N'essayez pas de devenir un homme qui a du succès. Essayez de devenir un homme qui a de la valeur.
- Albert Einstein

La chute n'est pas un échec. L'échec c'est de rester là où on est tombé.
- Socrate

C'est notamment vrai en science ou les exemples ne manquent pas.
Les addictions
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Les addictions... (Et tout n'est pas répertorié !)
Nous avons tous connu des gens avec qui il était impossible de débattre lorsque l'on touchait à ce qui était responsable d'une dépendance chez l'autre. La religion, la laïcité, la liberté d'expression, les jeux vidéo, la télé, l'alcool ... absolument tout pourrait être considéré comme une addiction. Le danger étant une radicalisation de sa pensée, j'observe que lorsque une critique nous touche "émotionnellement", nous sommes incapables d'y réfléchir et nous attaquons ou défendons bec et ongles le moindre point lié à cette critique.

Pour exemple, nous prendrons les jeux vidéo car ayant vécu cette addiction, je me sens plus apte à en parler. Lorsque j'étais plus jeune, j'étais tellement accro que je ne supportais pas la moindre critique sur mon temps passé sur ordinateur. En effet, quelques soit les arguments, je les réfutaient en bloc car j'estimais que la personne en face de moi avait tort sur les jeux vidéo et que donc, in fine, tout son raisonnement était forcément faux.
D'un point de vue extérieur, il est facile de concevoir les points négatifs et les points positifs des jeux vidéo et pourtant, les critiques touchant évidemment un coté émotionnelle ne pouvait apporter qu'une réponse émotionnelle (donc binaire : tout blanc ou tout noir).

L'addiction est un danger c'est vrai. En revanche je ne suis pas tout à fait d'accord avec ce qu'en disent les gens. En effet, les gens (pour ne pas dire les médias), ont tendances à raccourcir la réflexion.

Si nous gardons l'exemple des jeux vidéo, faut-il restreindre l'accès aux jeux pour supprimer l'addiction (encore que ... interdire une chose ne fera que donner envie de le faire) ou alors faut-il faire en sorte que ce besoin ne soit plus une nécessité? (Il serait d'ailleurs intéressant de voir pourquoi les gens jouent à des jeux vidéo)
Seuil d'acceptabilité
Le déclin de notre civilisation a déjà commencé et je commencerais par illustrer mes propos.

Prenez un bébé chat : Vous ne le verrez pas grandir tant qu'il n'aura pas atteint un certains seuil de corpulence et cela se répètera jusqu'a qu'il ne grandisse plus.

Par analogie, on se rend bien compte que, bien évidemment avec une echelle de temps proportionnelle, nous déclinons à une vitesse réduite mais continue. Nous vivons quelques paliers (différents pour chacun) ou nous nous rendons compte du désordre dans lequel nous sommes de temps en temps. Malheureusement, comme le seuil de chacun est différent, nous n'arrivons pas a nous mettre d'accord. Nous restons donc divisés et, ayant l'impression que nous faisons parti de la minorité, nous laissons faire en nous disant que ce n'est qu'une mauvaise passe.

Il serait, selon moi, bien mieux pour nous, et moins bien pour nos "élites", que nous regardions tous ensemble les choses d'un oeil neuf (un peu comme si, à l'image de Sheldon Cooper .. Spéciale dédicace !, nous venions en visite d'une autre planète et constations le présent).

Nous n'héritons pas de la terre de nos parents, nous l'empruntons à nos enfants.
- Proverbe amérindien

En bonus une vidéo vraiment intéréssante qui nous fait réfléchir sur la situation actuelle :
The Lie We Live - Le mensonge dans lequel nous vivons - FR et VOSTFR (pour ceux qui préfèrent lire)
Les découvertes et notre auto-suffisance
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Si cela pouvait être vrai ...
Je pense qu'à l'heure actuelle, l'être humain est tellement conditionné que nous n'arrivons plus à accepter la nouveauté. En effet, nombre de gens pensent que nous avons (malgré des améliorations constantes) atteint une sorte de sommet de la connaissance et que, à ce jour, il ne reste que peu de choses qu'on ignore.
Prenons l'exemple de Stargate ... Série de science fiction relativement connue de part le monde. Si je vous dit maintenant que les "portes des étoiles" existent? 99% de la population me dira que ce n'est que de la science fiction et qu'il ne faut pas prendre mes rêves pour la réalité. Et vous auriez surement raison car même si j'aimerais cela (et il m'arrive de le penser), il faut avouer que c'est très fantaisiste. Ceci étant, pourquoi pas? Qu'est ce qui nous prouve que ce n'est pas une réalité que nous n'aurions pas découverte?

La science fiction d'aujourd'hui n'est-t-elle pas la réalité de demain (à plus ou moins long terme bien sûr)? Si lors de la révolution française Robespierre avait parlé de la télé les gens n'aurait pas dit exactement la même chose?

Je crois qu'il faut que l'on sorte de ce schéma qui nous empêche de continuer notre évolution. Je crois que nous devons cesser d'être arrogant au point de penser que l'on peut tout expliquer (et si on ne peut pas, on discrédite celui qui pense pouvoir)

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Connaissons-nous vraiment tout?
Par exemple : Grâce à la physique Newtonienne, nous pensions que nous pouvions expliquer le monde connu. Maintenant, nous avons la physique quantique qui répond à des questions qui n'avaient pas de réponses.
Si nous demandons de juger cette situation à une personne de notre temps il nous dira évidemment que la connaissance à évoluer et que du coup c'est normal de découvrir des choses nouvelles.
Si nous demandons à une personne de l'époque (et pour les tatillons, je n'inclus pas ceux qui travaillent dans le domaine de la science .. forcément), il vous dira que c'est de la science fiction et que c'est impossible.
Reportons la situation dans notre temps.. n'est-ce pas similaire? Nous acceptons le changement de nos connaissance que lorsqu'il y a une poignée de gens pour nous l'affirmer.. Si il est normal que des gens plus "savant" recherchent ces changements, il n'est en revanche pas normal que nous soyons arrogant par rapport à nos connaissances actuelles.

A mon sens, nous sommes spectateurs d'une vie qui n'est absolument pas intéressante. Nous n'arrivons pas a voir au delà d'un schéma qu'on nous a inculqué car nous ne faisons que survivre dans une société qui a corrompu notre esprit libre et notre épanouissement. Nous ne faisons que donner des leçons sur des faits sans réfléchir et agir sur la cause de ces derniers. Nous voyons le monde a un instant précis de notre présent car le passé n'a pas plus d’intérêt que le futur. Nous répétons constamment les mêmes erreurs de jugement car nous n’arrivons pas à nous extraire d'une pensée fondée sur le maternalisme et l'auto-suffisance.
Notre liberté
Nous sentons nous libre? C'est la question que je me pose actuellement...
Quoi que la réponse puisse être, nous avons tous une conception propre de notre liberté. La mienne est une vision pessimiste car, au final je ne me sens pas libre. La liberté est aussi un pont vers mon épanouissement personnel qui est, de ce fait, manquant à mes yeux. Certes, et surtout dans le monde occidental qui est le mien, je jouis d'une certaine liberté. Pourtant... une souris n'est-elle pas libre dans sa cage? de même que l'individu n'est-il pas libre dans sa maison?... Devons-nous concevoir notre liberté par rapport à notre environnement immédiat telle la souris?.. Il me semble que non..

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Sommes-nous libre à l’intérieur de la cage?
La notion de liberté est un concept illusoire car non seulement elle dépend du cercle social dans lequel il est défini mais de plus elle nous donne la possibilité d'améliorer notre condition.

La liberté s'applique à plusieurs domaines mais au final elle représente la même chose à des degrés différents.

La liberté s'arrête ou commence celle des autres? je crois que cette idée peut paraître bonne mais elle n'est qu'une justification de notre propre déchéance. Elle prend tout son sens dans une société ou la sagesse est absente et, de ce fait, est parfaite pour notre civilisation ou les limites sont nécessaires afin que l'homme, avide de pouvoir, matérialiste et dont la morale a été peu à peu érodée, puisse avoir un semblant d'humanité. Les règles sont-elles nécessaires? Oui. Doivent-elles être imposés? Oui dans notre société et Non dans une société ou l'homme serait responsable et penserait au bien commun avant toute chose. Dans ce dernier cas, les règles seraient une composante directe de notre épanouissement et seraient individuelles. Après tout, comme chaque pays a ses propres besoins, l'individu aussi.
De même que la liberté d'expression doit-elle nous permettre de dire tout et n'importe quoi? Ou doit-elle nous donner la possibilité de pouvoir assumer nos idées divergentes?.

Ce que je crois, c'est que si l'on a besoin de définir ce genre de règles c'est qu'au final ça ne tombe pas sous le sens et c'est cela dont il faudrait se révolter... c'est cela qu'il faudrait changer..

Au final les règles ne sont-elles pas la preuve absolue d'une société où les individus sont devenus irresponsables et n'ont plus conscience du bien commun?... Je crois que la réponse ne sera jamais trouvée car elle oppose 2 points de vue complètement radicaux. En effet, les règles sont-elles nécessaire dans une société civilisée ou les règles sont-elles obsolètes si l'individu pensant en priorité au bien commun se les imposerait de lui même.
Évidemment je serait pour la 2eme solution mais cela soulève un autre problème... Comment responsabiliser des individus qui, à mon sens, sont trop formaté pour changer leur conception de leur monde et de leurs interaction avec ce dernier?...